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30 Day Report – French Translation

October 30, 2016

Salutations Martiennes,

火星からこんにちは (Kasei kara konnichiwa),

Привет с Марса (Privet s Marsa),

मंगल ग्रह से नमस्ते (Mangal grah se Namaste),

Hello from Mars,

 

Nous sommes sept personnes qui vivent dans la «Mars Desert Research Station» (MDRS), opérant (presque) comme un équipage d’une mission Martienne habitée. Nous venons des quatre coins de la planète et nous apprécions non seulement les meilleurs et moins bon moments dans un si petit habitat. Mais nous partageons notre culture, notre savoir et notre passion pour la planète rouge.

Cette mission est une expédition scientifique et en tant que telle, des scientifiques tout autour de la planète nous apportent leurs soutiens. L’ensemble du programme est ambitieux, allant de l’étude de morphologie géologique à l’étude d’ADN de microorganismes en passant par des projets d’ingénierie sans précédent et des liens internationaux pour la vulgarisation. L’idée principale derrière la mission Mars 160 est de relever le défi de réaliser un programme aussi divers et de l’exécuter dans les mêmes conditions qu’il le serait sur Mars…

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Science

La recherche scientifique de l’expédition Mars 160 est un programme distribué. Le travail réalisé par l’équipe sur le terrain n’est que la partie visible d’un groupe de recherche plus large qui identifie les questions, conçois les expériences, et conseille l’équipe sur le terrain.

En 30 jours, l’équipage de terrain a réalisé 165 heures-humain de simulation en Activité ExtraVéhiculaire (AEV), couvrant un large spectre d’objectifs, allant de l’échantillonnage de lichens à des enquêtes topographiques, en passant par des études géotechniques et de maintenance. Tous les AEV sont pilotées par le programme de collaboration scientifique qui a comme priorité la dimension astrobiologique de l’environnement analogue à Mars – le désert de l’Utah en premier lieu et par la suite l’île de Devon durant la seconde moitié de cette mission qui est prévue pour 2017. Ces deux moitiés de l’expédition vont nous permettre de comparer des habitats microbiens similaires et des communautés microbiennes équivalentes dans deux environnements différents – le désert froid de l’Arctique à la «Flashline Mars Artic Research Station» (FMARS) et le désert chaud de la MDRS.

Nous étudions l’adaptation de formes de vies terrestres à des conditions extrêmes telles que de larges plages de variation de températures, de longue période de privation d’eau, ou du bombardement de rayons ultraviolets. Les organismes les plus évidents et faciles à trouver sont les lichens. Ce sont des colonies d’algues et de champignons et sont principalement retrouvés sur des rochers malgré que certains échantillons aient été prélevés sur le sol ou des branches.

Nous avons cherché et trouvé des microorganismes hypolithiques sur différents sites. Ce sont des cyanobactéries ou des algues qui prospèrent en colonies macroscopiques sous et parfois à l’intérieur de roches translucides. Le travail scientifique commence sur le terrain par une évaluation de la répartition statistique. Cependant, seulement quelques-uns sont prélevés pour être ramenés à la station puisque la majorité du processus d’analyse nécessite l’équipement de laboratoire qui encore en transit entre la Terre et Mars.

Plus tard durant la mission, nous allons chercher des halophiles – organismes aimant le sel – dans des cristaux de gypse qui sont trouvés en grande quantité en plusieurs endroits. Les halophiles restent piégés à l’intérieur des cristaux de sel lors de leurs formations lorsque l’eau s’évapore. A la MDRS, les cristaux de gypse sont âgés de plus d’une centaine de million d’années, tout comme les halophiles, vivants ou fossilisés, que nous espérons trouver! Ceux à FMARS seront encore plus vieux. Nous pourrions aussi trouver des halophiles contemporains qui se cachent sous des croutes de sel.

Le lien entre tous les objectifs en microbiologie est le contexte environnemental incluant les reliefs, les substrats géologique et leur histoire, et la météo locale. Notre équipage à documenté les différents contextes par des photographies, des dessins de terrain, et des notes écrites. Les données sont retournées à la station pour des analyses supplémentaires. Nous anticipons que les processus de formation du paysage seront très différents dans l’Arctique que ceux que nous retrouvons ici. Il est donc important de comprendre les différents processus à la fois ici et là-bas.

Les lichens sont actuellement identifiés par leurs couleurs en réaction à plusieurs contacts chimiques, un procédé dénommé «spot test». Plus tard les échantillons sont analysés au microscope, nous permettant d’observer les spores des lichens et ainsi nous permettre de les caractériser. Les quelques échantillons de colonies hypolithiques que nous avons ramené sont documentés photographiquement, les autres sont procédés statistiquement. Nous prévoyons répéter ce processus dans l’Arctique.

Pendant que nous attendons que l’équipement de laboratoire soit livré sur Mars, l’équipe scientifique attend avec impatience les opportunités d’analyses sophistiquées qui seront faites. Nos attentes sont élevées. Le programme scientifique en géologie et biologie seront porteurs de résultats qui contribueront à l’exploration astrobiologique future de Mars!

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Ingénierie

Ici, chaque ressources et matériels est limité (mise à part l’air). Le suivi et la maintenance des systèmes fait par les ingénieurs est la clé de notre bien-être si ce n’est pas de notre survie. Par exemple, nous avons déjà expérimenté une période de restriction en eau et il est probable que ça arrive à nouveau d’ici la fin de la mission. En incluant la chasse d’eau, faire le ménage, l’hygiène, boire et cuisiner nous ne consommons pas plus de 30 litres d’eau par personne et par jour. Nous sommes très attentifs à ne pas gaspiller d’eau. Notre consommation serait encore plus élevée si nous n’utilisions pas la machine à laver sous vide. Cette machine fonctionne sur un principe thermodynamique relativement simple pour tuer toutes les bactéries sans utiliser de hautes températures, d’eau comme solvant ou même de détergent ou tout autre produit chimique. Seulement une très faible pression atmosphérique qui serait une ressource illimitée sur Mars et dans l’espace.

Depuis la dernière mission à la MDRS – qui était il y a environ deux ans pour la plupart de l’équipage – la station et ses environs ont beaucoup changés. Tout comme une famille, le vieux et dévoué Hab, qui a déjà hébergé plus de 1 000 personnes, marque le paysage de son empreinte unique et est maintenant chaudement entouré par quelques récentes et d’autre plus anciennes additions. La serre est flambant neuve, les panneaux solaires et le dôme scientifique donne à l’endroit l’aspect d’une base martienne florissante. Évidemment, l’observatoire est toujours présent et est maintenant connecté par un réseau de tunnels. À l’intérieur de l’habitation, le mobilier a été remplacé pour rendre l’endroit plus confortable.

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Aussi, nous profitons des combinaisons spatiales nouvellement conçues, plus lourdes que la version précédente, mais définitivement mieux adaptées à la rigueur de l’environnement. Les nombreuses possibilités de modifications et d’ajustements à la morphologie de chacun ainsi que le flux d’air pour éviter la formation de condensation dans le casque sont des améliorations très appréciées.

Avec les nouvelles combinaisons spatiales, une interface interactive est en train d’être développée. Ce projet vise à améliorer les opérations d’AEV ainsi que les opérations sur le terrain mais pas uniquement cela, ce projet devrait rendre les AEVs plus réalistes et plus impliquées dans le travail conduit dans la station. Le premier prototype est maintenant opérationnel et sera testé durant les prochains jours. Bientôt, il sera utilisé comme un outil clé dans les opérations scientifiques de terrain.

 

Vulgarisation

Contrairement aux histoires des grands explorateurs des derniers siècles, l’isolation intrinsèque qui vient avec l’exploration Martienne ne nous empêche pas de communiquer avec les équipes basées sur Terre et ceux que nous avons laissé à la maison. Internet est notre seul – et limité – canal de communication par lequel sont envoyés tous nos rapports, photos, vidéos et messages pour nos êtres chers. Nous ne sommes pas seuls!

Notre priorité est de garder la base opérationnelle et l’équipage en santé. Par conséquent, nos rapports au support de mission est notre base de communication. Ensuite, la vulgarisation est principalement constituée de nos rapports quotidiens que tout le monde sur Terre peut consulter via le site web de la mission Mars 160. Mais en plus des articles sont publiés toutes les semaines sur Space.com, quelques membres d’équipage écrivent pour leurs média nationaux respectifs ou répondent à des interviews par courriels et nous passons du temps sur différent réseaux sociaux. Enfin, nos messages privés complètent les informations que nos proches reçoivent de notre part. Alors que nous sommes habitués à vivre dans une société hyperconnectée, ne pas avoir de communication directe est un sentiment étrange. Nous ne ressentons pas la pression de la société, seulement la pression de notre équipe scientifique basée sur Terre. Malgré tout, nous sommes nos propres maîtres ici et le temps s’écoule à la fois rapidement et paisiblement…

 

La vie

Alors que nos projets respectifs avancent, une règle ne devrait jamais être oubliée. La sécurité avant tout! Comme cela devrait être le cas sur Mars. Le début de la mission a été ponctuée par différents entrainements comme la conduite de Véhicules Tout Terrain – que certains d’entre nous n’avait pas conduit depuis plusieurs années voire même jamais conduit tout court.

À l’intérieur de la station c’est un peu comme vivre dans une moitié de garage (l’étage du bas) et une moitié de quartier de sous-marin (l’étage du haut). Comme nous vivons dans un lieu éloigné nous devons être prudents face au danger inhérent que propose notre mode de vie. En dépit de tous les dangers et de la charge de travail, des entretiens sur la santé individuel montre que la santé et le moral de l’équipage se porte très bien. Ici, nous gardons la forme et un bon esprit grâce en bonne partie à la variété de recettes culinaires, aux activités physiques et aux temps libres.

La nourriture est soit déshydratée, soit en conserve. C’est seulement une habitude à prendre avant d’être confortable pour cuisiner ce type d’ingrédients. Nous prenons plaisir à cuisiner tous nos repas en tant que récréation de diversité culturelle. Ceci est de la nourriture Martienne, Marso-Française, Marso-Australienne, Marso-Canadienne, Marso-Russe, Marso-Indienne et Marso-Japonaise. Quel restaurant préférez-vous?

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Une partie de l’équipage apprécie particulièrement le yoga, pratiqué quasiment tous les jours à l’étage inférieur, pour rester en forme et flexible. Nous avons aussi improvisés des équipements d’entrainement comme une barre de tractions et une corde à grimper. Certains d’entre nous devraient terminer cette mission avec de meilleures aptitudes physiques qu’au commencement.

Notre dernière activité sociale est de regarder des épisodes de séries ou un film durant nos soirées de fin de semaine. Le dimanche est notre journée de repos durant lequel tous les membres d’équipage sont libres d’avoir du temps libre et de pratiquer des loisirs. Normalement ce jour est particulièrement apprécié puisque le reste du temps est utilisé à travailler.

 

La vie sur Mars est difficile. Le travail serait déjà un défi sans considérer les contraintes de la simulation. En dépit des difficultés de vivre avec une vie contraignante, les membres d’équipage actuels de Mars 160 conduisent un programme sans précédent en science, en ingénierie et en vulgarisation. Mais si nous sommes tous ici c’est parce que nous croyons qu’une mission Martienne habitée est beaucoup plus qu’un travail ardu dans des circonstances difficiles.

Heureusement que l’esprit humain, lorsque il est stressé, apprécie les petites choses. Un beau levé de soleil dans le désert, l’odeur du café, une musique familière ou la photo d’un proche. Ces petites choses ont le pouvoir de nous transporter de l’autre côté du monde ou dans le passé. Par ailleurs, en dépit des difficultés l’équipage s’est lié d’un fort sentiment d’empathie et d’amitié entre eux. En réalité, la vie sur Mars nous fait sentir humain.